Les animaux et les santons
L’âne et le boeuf sont de loin les 2 sujets incontournables de la crèche provençale. En effet, dans l’étable, ils sont disposés de façon à regarder le nouveau né. Avec leur souffle chaud et la température de leurs corps, ils le réchauffent. Les moutons sont également présents avec le berger qui vient offrir un agneau. Cette cérémonie de l’offrande est toujours d’actualité. On peut encore la voir lors de messes de minuit en Provence, c’est le cas dans le village des Baux de Provence, dans les Alpilles.
Toutefois, les animaux traditionnels comme le chien de berger, les poules et coqs qui composent la basse-cour font partie des santons.
Les incontournables santons de Provence
L’ange Boufarèu
L’ange est un incontournable de la crèche, il est le messager de la naissance de Jésus. C’est l’ange Boufarèu qui avec sa trompette guide les bergers vers la crèche. dans la composition de la crèche, on le retrouve bien souvent au-dessus de celle-ci. C’est un des personnages de la Pastorale d’Yvan Audouard. Chez Antoine Maurel, c’est l’archange Gabriel qui proclame la naissance aux pâtres.
Boufareù et Gabriel sont chez moi accompagnés d’anges qui chantent, prient ou jouent du luth.
Amoureuse des anges de Fra Angelico je me suis permise de m’en inspirer pour ma collection.
Lou Pistachié
Le pistachié est un valet de ferme. Lui aussi est incontournable des crèches provençales ! Le pistachié est un coureur de jupon, le pistachier, arbuste de la garrigue provençale, donne des fruits qui passent pour être aphrodisiaques. Ce qui justifierait le surnom donné à ce valet. On le représente comme un poltron aimant les joies de l’alcool et un brin fainéant. Le pistachié n’a pas de belles qualités, on dit de lui qu’il est niais et naïf. Dans la crèche provençale, il apporte à la crèche deux paniers plein de victuailles : le premier déborde de morue salée et de saucisses, le second est empli de fougasses et de pompes à l’huile.
Taquine, je me suis amusée à sculpter une dent de devant prohéminente à ce coureur de jupons.
Le ravi
Un personnage indispensable dans la pastorale. Lou Ravi en provençal est l’idiot du village, il a l’avantage de porter bonheur. ce santon n’a rien à offrir, mais qu’importe, il se réjouit de la naissance de l’enfant roi. Il est toujours représenté les bras levés au ciel en signe de surprise et d’allégresse, d’où son nom. On le reconnait grâce à ses bras en l’air, mais aussi car il est habillé simplement, un bonnet sur la tête. On lui associe parfois la ravido (la femme ravie) et l’étonné (valet que l’on représente penché à la fenêtre du mas) dans le même état de ravissement.
Le tambourinaïre
Le tambourinaïre, surnommé Guillaume, est représenté avec son tambourin et son galoubet. Par tradition, c’est lui qui mène la farandole. C’est un des sujets majeurs de la crèche provençale à laquelle il est indispensable.
J’ai voulu étoffer la gamme et dans ma collection vous trouverez 3 tambourinaïres différents ainsi que des joueurs de bachas, de toum-toum et tymbalons.
L’Arlésienne
L’Arlésienne est très souvent présente dans la crèche en compagnie de son inséparable gardian (santonification du marquis Folco de Baroncelli-Javon, 1869-1943, restaurateur des madades en Camargue).
A partir d’une photo d’archive de mon grand père j’ai « santonnifié » le marquis de Baroncelli.
Chaque santonnier se fait un devoir de représenter l’Arlésienne selon ses goûts, jeune ou vieille, mais toujours revêtue de ses plus beaux atours, le costume d’Arles.
J’ai moi-même porté le costume d’Arles et je me fais un devoir d’y apporter toute la rigueur historique de ce costume. Celui-ci, porté indifféremment par les femmes de toutes conditions, a traversé la Révolution, tout en continuant à évoluer d’une façon naturelle. D’Arles, il s’est étendu à l’Est par-delà la Crau, jusqu’à la Durance et le golfe de Fos. Il se distingue d’abord par une coiffe spéciale qui nécessite le port de cheveux longs. En fonction des jours de la semaine et des tâches à accomplir, cette coiffure était retenue sur le sommet de la tête par un ruban, une cravate ou un nœud de dentelles.
C’est pourquoi vous trouverez dans ma collection mireilles et arlésiennes en costume de tous les jours ou d’apparat, en lectrice ou dans le travail de la laine.
Le vieux et la vieille
Ils s’appellent Grasset et Grassette. Ils sont souvent représentés assis ensemble sur un banc de la place du village ou debout, bras dessus, bras dessous. Toujours représentés avec de riches atours – leurs habits du dimanche – elle est emmitouflée dans son châle richement brodé, lui avec son foulard rouge noué en cravate. Traditionnellement Grasset porte un parapluie et Grassette un panier plein de victuailles.
J’ai détourné ces Grasset Grassette traditionnels, pour en faire des santons assis : individuels vous pouvez constituer les couples qui vous conviennent et m^me avoir une grande assistance pour vos différentes scènes de crèche.
Mes petits vieux sont mon plaisir, lisant le journal ou à l’aide d’un sonotone essayant en vain d’entendre ce que lui crie à l’oreille, ou comme on dit en Provence, ce que lui brame son collègue.